Et c’est tout à fait normal. Quand un policier tue, c’est l’Etat qui tue, vu qu’il en est le représentant. Ce n’est absolument pas sur le même degré : un policier se doit d’être irréprochable vu qu’il est l’Etat, un délinquant bah… Il fait le délinquant. À part dire que c’est méchant d’être méchant, je ne vois pas quoi en dire. C’est pas pour ça qu’on cautionne ou qu’on tolère.
Personne ici ne justifie quoique ce soit en plus. Surtout pas une guerre civile (j’insiste parce que pour le coup, ça dérangeait nettement moins quand ça se passait pas à la Courneuve mais à Voronej).
Oui oui, ça je l’ai bien compris, je mettais juste en avant que c’était ça le message de @20100, pas celui que @Bubaji écrivait de manière, volontairement je pense, exagérée.
@Tyler : merci beaucoup! Super intéressant tout ça. Je connais très peu ce sujet, même si je comprends sa sensibilité, et j’ai trouvé très instructif! Cela n’excuse rien, mais ça explique beaucoup!
C’est médiatisé car il y a une chance incroyable d’avoir cette vidéo avec son et image. Sinon ça aurait été la version policière : légitime défense car ils étaient placé devant la voiture qui démarrait, et ça aurait fait au mieux une ligne dans un journal.
Et encore, malgré la vidéo qui tournait, le policier a pu faire un faux en écriture, s’organiser pour sa version/défense et ne pas être placé en garde à vue avant 24h (?) … complètement lunaire !
Alors, selon l’avocat du policier, à ce stade, le policier en question n’a rédigé aucun procès-verbal suite à l’intervention et n’a pas déclaré cela lors de son audition libre à la sortie de l’hôpital.
Et il a été placé en garde à vue dans les heures qui ont suivies (vers quelle heure? je ne sais pas exactement mais c’est dans la foulée et systématique lorsqu’un policier utilise son arme).
Un article intéressant reprend le déroulement des faits.
Perso je regarde les likes pour savoir qui est d’accord avec qui, ça me parait être l’utilisation logique de la fonctionnalité non ?
Sinon les cassages, les pillages c’est la seule façon au peuple de montrer à l’Etat qu’il n’a pas ce monopole de la violence, qu’il ne peut pas espérer ressortir impuni de telles bavures. Nos droits français n’ont pas été acquis dans la négociation autour d’une table mais dans la révolte et le sang, c’est pareil partout d’ailleurs. On n’obtient rien sinon. L’Etat est déjà tout puissant, s’en tenir à « on laisse la justice faire » c’est se soumettre de nouveau à l’Etat et accepter qu’il est le maître en toutes circonstances. La société s’est alliée à l’Etat au travers d’un contrat, ce dernier doit protéger le peuple quoi qu’il en coûte, un assassinat est une violation de ce contrat, il ne faut pas laisser à l’entité qui a déshonoré ce contrat la possibilité de se faire justice elle même sans montrer que son geste est révoltant. Casser, piller c’est la continuité de tout ce que représente la bavure de l’Etat, pas juste une histoire de « les mecs de cités profitent du bordel »
Enfin bon, je travaille au Ministère public, à l’Etat, si lorsque j’étais greffier j’avais décidé en audience de me tuer quelqu’un, ça resterait un acte personnel, c’est pas l’Etat qui aurait tué cette personne…
Et je ne pense pas que ce soit « pareil partout ». Je n’ai pas souvent vu ce type de comportements ailleurs personnellement. Mais encore une fois, je suis tout à fait ouvert à de la documentation, c’est un sujet que je connais peu.
Le parallèle n’est pas bon et il élude une donnée importante.
Il n’est pas le bon car ton métier n’implique pas le port d’une arme, la possibilité de s’en servir et la capacité d’utiliser la violence physique au nom de l’Etat dans un but précis.
Il élude une donnée importante, c’est que pour tout administré, un fonctionnaire représente l’Etat et son comportement est, systématiquement, a priori, considéré comme voulu / cautionné / émanant de l’Etat. En tant que fonctionnaire, aux yeux des gens, tu représentes l’Etat, même si, en réalité, dans ces moments, tu agis pour ton seul intérêt.
C’est différent, tu es un représentant de la justice, pas un fonctionnaire chargé de protéger le peuple des violences. Si c’était un ambulancier ou un infirmier par exemple on aurait pas un déluge de haine non plus parce que leur rôle n’est pas initialement lié à la violence tout comme le tiens. En tant que société on consent à ce que l’Etat puisse, à travers sa police et son armée, faire usage de la violence pour notre bien, un droit que l’on ne donne à personne d’autre. Le policier ou l’armée a le droit de tuer dans des cadres spécifiques. Qu’est ce qu’il se passe quand ces mêmes entités tuent dans des conditions qui ne nécessitaient pas de tuer ? La peur règne. La crainte. La société condamne et demande des comptes, on le laisse pas à l’Etat la possibilité de se montrer violent si ça va à l’encontre de la fonction PREMIÈRE de ce dernier qui est de PROTÉGER ses citoyens.
La nécessairement encore plus quand on va parler d’un meurtre sur une minorité, une communauté fréquemment stigmatisé qui est la cible de divers politiques, qui a constamment l’impression d’être mis de côté, oublié, conspué, ça ne fais qu’accentuer le sentiment que l’Etat ne remplit pas sa part du marché et qu’il ne mérite donc pas que le peuple remplisse la sienne.
Pour le reste je retournerai le propos dans l’autre sens, tu connais beaucoup d’avancées sociétales absolument énormes qui ont été acquises dans le calme ? Si l’on prends un exemple très récent avec la considération noire aux Etats-Unis (et je parle surtout des mouvements du XXeme siècle pour obtenir des droits, mettre fin à la ségrégation), on ne peut pas dire que ça fut obtenu dans la douceur. La violence est ancrée dans l’humain c’est pour ça qu’on l’a place dans les mains de l’Etat et que le peuple utilise lui d’autres moyens catharsis pour se défouler (films, sports, jeux vidéos…)
Ce n’est pas parce que « rien » (Fort discutable) n’a été obtenu qu’il faut arrêter de se révolter devant de tels actes. Et bien sûr que ce sont les représentations économiques de l’Etat qu’il faut attaquer et absolument PAS ses instituons, ça reviendrait à donner à l’Etat une justification pour aller plus loin dans sa violence.
Prends un autre angle : si demain tu gifles un gamin dans la rue parce qu’il t’a insulté, personne ne t’en tiendra rigueur. Si je le fais en classe, forcément (et justement) je vais avoir des problèmes. C’est parce que mon rôle implique de rester calme face aux enfants / adolescents. Pas toi.
Le problème d’ailleurs ne vient pas tant de ce policier que de la corporation : suffit de voir le tweet du syndicat de flic qui l’a défendu avant de savoir que tout était filmé !
Bah peut-être ses parents, mais pas la société, je ne pense pas. Je ne cautionne pas la violence attention, je dis juste que c’est une circonstance aggravante quand tu es fonctionnaire et dans le cadre de tes missions.
