đź‘ź Course Ă  pieds (au pluriel)

On pense souvent lors d’un entraînement ou d’une course qu’on vit nos pires kilomètres en course à pied alors qu’en vrai, ce n’est pas vraiment le cas. Depuis cette nuit, ça a été le cas pour moi mais commençons par le départ !

La stratégie était simple : partir prudemment pour garder le plus de forces pour la fin. Surtout que les 10 derniers kilos sont bien vallonnés.

Départ sous un fumigène, j’aime bien. Par contre, ça part mais tellement vite, je suis choqué. Je me doute qu’il y a quelques mecs ultras costauds dans le lot mais 5 au kilo pour quasiment tout le monde, c’est clairement abusé. Du coup, je commence bêtement à m’accrocher avant de laisser finalement partir la grosse majorité du peloton. :tapie:

Je me trouve un camarade. Il devait à la base le faire en duo mais son collègue l’a planté donc il a basculé sur le solo mais ne sait pas s’il va aller au bout d’autant qu’il doit se lever à 7h le lendemain pour bosser. :matuidi:

En tout cas, on fait 15 bornes ensemble et ça change clairement la vie par rapport à la dernière fois où j’avais du courir 3 bornes en cumulé sur tout le parcours avec quelqu’un. Après un ravito, ça grimpe un peu, je commence à me détacher et je vois qu’il préfère marcher donc on se quitte bons amis (je viens de voir qu’il avait abandonné derrière). :drucker:

A partir de là, je commence à doubler quelques personnes jusqu’à ce que je retrouve un nouveau compagnon d’infortune. Profil de l’individu : militaire, objectif finir devant son capitaine, il s’est déjà perdu 2 fois alors que le balisage est vraiment carré, pas de montre GPS, plus longue distance courue une vingtaine de kilos. Au final, je ne suis pas si mal préparé que ça. :calm:

On a du faire 5-6 bornes tous les deux et encore une fois, je le sème dans une montée. Je l’ai attendu une fois ou deux mais il semblait vraiment dans le dur donc j’ai préféré partir solo, surtout que j’ai repéré qu’après ce passage-là, il y a 15 bornes sans montée et j’ai prévu d’accélérer un peu sur ce secteur. :hihi:

Arrivée vers le 30e, grosse descente sur Agen. Comme la dernière fois, je dois être à 500m de chez moi et en plus juste après, on repasse par le départ là où j’ai laissé ma voiture. Bref, c’est le moment où jamais pour stopper. :hyene:

Je rattrape un nouveau coureur que j’avais déjà repéré au départ car il était parti prudemment également mais il semblait grave à l’aise et avait une bonne foulée. On papote bien jusqu’au ravito où je pense qu’il était parti faire un pit stop. On se retrouve peu après et on arrive vers le 40e où je commence à piocher un peu.

On rattrape deux autres types juste avant un autre ravito et c’est maintenant que les difficultés reprennent : 4 bonnes côtes en 10 bornes. Je ne connais pas du tout cet endroit donc je n’ai absolument aucune idée de ce qui m’attend. :balkany2:

On repart du ravito et là je commence à ne pas être au top mais pas de panique, c’est normal. Le coureur à la bonne foulée commence à s’envoler, les deux autres sont 100m devant moi.

La première côte est passée relativement correctement. On arrive au dernier ravito au 43e et je n’arrive à rien avaler. Je tente de bouffer des pommes mais ça ne passe pas. L’eau pas top non plus. Je repars tant bien que mal en marchant et je commence à avoir envie de vomir. :sanson:

Une descente arrive assez vite et elle me brise totalement les jambes et à partir de là, c’est le début de la fin très clairement. :hoho:

La montée suivante est un calvaire. Je vomis un coup alors que je me fais doubler par un relayeur, le mec ne me demande pas comment ça va. Sympa la solidarité. :no:

Je commence à être à bout de force, impossible de m’alimenter, j’alterne marche et course très lente sur 1 km en étant à deux doigts de cramper aux deux cuisses et à mon mollet droit à chaque pas. :catcry:

Je viens de voir sur Strava que ça descendait sur la fin, je ne le ressentais pas du tout, c’est terrible. J’ai tenté d’être digne et de passer la ligne en trottinant comme je le pouvais. Mais on peut le dire : le manque de sorties longues m’a légèrement fait défaut sur la fin je pense !

Mais ce n’est pas fini, petit ravito à l’arrivée normal, nickel le temps d’attendre la navette qui est censée partir à 3h. Un peu avant 3h, je vais faire les bus et rien. :what:

Je retourne au ravito et je demande oĂą sont les navettes. Le mec me montre 3 militaires, les chauffeurs de bus, accoudĂ©s au comptoir. Je vais voir les types en demandant Ă  quelle heure part la prochaine navette et le mec, tout tranquillement, me lâche : « ah bah pas avant 5h, les bus sont coincĂ©s sur le parking Â». Au dĂ©but, j’ai vraiment cru qu’il se foutait de ma gueule mais vu qu’il ne disait plus rien, j’en ai dĂ©duis que c’était vrai. :balkany4:

J’ai fait du stop sur le parking et au bout de 5-6 tentatives, une âme charitable, un ange tombée du ciel (vainqueur du carré féminin) revenait sur le lieu du départ et a accepté de me prendre.

Rentré chez moi à plus ou moins 4h, le temps de vider mes affaires et de prendre une douche, j’ai du dormir 3h ensuite, mes jambes tirent trop, ça me réveille.

Sinon en faisant 5h30, j’aurais fini 4e. Clairement pas mon niveau (6h13 au final). :hoho: :hoho:

Edit : Un petit mot sur l’orga aussi. Le balisage vraiment incroyable. Le 1e ravito est nul mais derrière c’est carré, juste dommage d’avoir l’impression de déranger certains bénévoles parfois. Belle solidarité entre les coureurs sinon, j’ai juste eu l’exception de la course. Le type jouait peut-être la win mais c’est moyen tout de même. :hillary5:

Bref, je serais présent en juin pour la refaire si tout va bien d’ici là ! En attendant, je vais soigner ma côte définitivement (pas trop de douleurs hier à part parfois en descente sur des appuis lourds) et derrière, on va reprendre l’entraînement bien comme il faut. :tebow:

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