📚 Sur votre table de chevet

Pour caricaturer, le livre est un documentaire lĂ  oĂč le film est du divertissement.

Le film est trĂšs axĂ© sur le cĂŽtĂ© David contre Goliath, le petit poucet qui va rĂ©ussir contre vents et marrĂ©es Ă  remporter plein de matchs. C’est tellement exacerbĂ© qu’au final le grand moment du film c’est les 20 victoires consĂ©cutives et le drama autour de cette 20Ăšme victoire. La dĂ©faite en playoffs contre les Twins est tout simplement anecdotique.

Le livre, plutĂŽt que de cĂ©lĂ©brer ce qu’il se passe, cherche avant tout Ă  comprendre pourquoi Oakland parvient Ă  ĂȘtre si fort avec si peu de moyens : qu’est-ce qu’ils font de diffĂ©rent ? On est plus dans une posture journalistique, de recherche de rĂ©ponses. Y’a tout un chapitre sur l’histoire des « sabermetrics Â» qui peut ĂȘtre assez indigeste si on est pas trop dans le dĂ©lire.

Enfait le livre ne s’intĂ©resse pas tellement aux rĂ©sultats d’Oakland et ne cherche pas Ă  Ă©riger Billy Beane en super General Manager plus intelligent que les autres, c’est une des critiques majeures des dĂ©tracteurs de Moneyball. Ce que Michael Lewis veut montrer c’est le processus intellectuel de l’équipe, qu’est-ce qu’ils font de diffĂ©rent, comment ils conceptualisent le baseball dans son ensemble. C’est pour ça que je parlais l’autre jour de la vision erronĂ©e du Moneyball qui est vu comme Ă©tant « dĂ©penser le moins possible Â». C’est pas ça. Le Moneyball c’est, parce que l’on a des moyens limitĂ©s, comment peut-on faire mieux tout en Ă©tant diffĂ©rent. C’est chercher ce que le marchĂ© dĂ©value. C’est illustrĂ© par une quote qui ressort aussi dans le film : ce que les A’s ne doivent pas faire c’est faire comme les Yankees, parce que les Yankees ont trois fois plus d’argent pour le faire.

Le livre se penche beaucoup sur l’histoire de Billy Beane aussi et sans spoiler, ça joue beaucoup sur sa vision du sport en tant que GM. Y’a un trĂšs large pan qui est consacrĂ© Ă  la draft de 2002 et c’est un moment qui va relier un peu tous les aspects du livre : le personnage de Beane, le manque d’argent d’Oakland, le besoin de chercher des toujours sous-Ă©valuĂ©s etc.

Et enfait qu’importe les rĂ©sultats parce qu’à aucun moment le livre ne prĂ©tend qu’Oakland sait mieux gĂ©rer une Ă©quipe que les autres, qu’ils ne se ratent jamais, c’est vraiment un voyage dans l’esprit « rĂ©volutionnaire Â» d’une franchise.

AprĂšs deux choses :

  • Faut ĂȘtre un minimum Ă  l’aise avec le baseball pour apprĂ©cier pleinement le livre
  • Il ne me semble pas que ça existe en français donc faut ĂȘtre Ă  l’aise en anglais Ă©galement

Source: le parisien

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Source: le monde

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Source: le parisien

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Le Vieil Homme et la Guerre (John Scalzi, 2005)

AprÚs un petit détour chez James SA Corey et leur nouvelle saga La Guerre des Captifs, je reviens sur Scalzi et sa premiÚre saga (qui est toujours en cours) : Le Vieil Homme et la Guerre.

« J’ai fait deux choses le jour de mes soixante-quinze ans : je suis allĂ© sur la tombe de ma femme. Puis je me suis engagĂ©. »

À l’ñge requis, John Perry n’est pas le seul Ă  intĂ©grer les Forces de dĂ©fense coloniale, billet pour les Ă©toiles, mais sans retour. Rien ne le retient plus sur Terre. Combien d’annĂ©es peut-il espĂ©rer vivre ?
S’engager, c’est garantir la survie de l’humanitĂ© parmi les Ă©toiles, retrouver une seconde jeunesse et, Ă  l’issue du service, obtenir le statut de colon et un lopin de terre sur une planĂšte nouvelle. Mais qu’advient-il rĂ©ellement de ces recrues ?

Avant de dĂ©marrer l’InterdĂ©pendance, j’étais sceptique sur Scalzi (ses Ă©pisodes de Love, Death & Robots ne sont pas mes favoris) et son style lĂ©ger ne plaĂźt pas Ă  tout le monde. Mais j’ai bien aimĂ©. Et lĂ  c’est encore le cas.

Le livre est divisé en trois parties, chacun composé de 6 chapitres? Chaque partie fait ~100 pages et la construction est réussie.

La premiĂšre partie pourrait ĂȘtre rĂ©sumĂ©e en « l’engagement Â» et j’ai accrochĂ© direct, ça sert de prĂ©sentation de l’univers et construction d’un groupe qui va servir de famille Ă  John Perry. Le gang des Vieux Cons (Old Farts en anglais) plaĂźt tout de suite, ce que j’ai vraiment apprĂ©ciĂ©, c’est qu’on sent bien que ce sont des gens de 75 ans, ils ont moins de complexes sur des futilitĂ©s, ils ont du vĂ©cu.

Tout ça se fait sur un bon rythme et est poussĂ© par une premiĂšre intrigue : que font les FDC pour rajeunir tous ces vieillards. Ça créé de la curiositĂ© et une forme d’émerveillement quand ils dĂ©couvrent/testent leur nouveau corps. Comme pour le reste avec Scalzi, c’est parsemĂ© d’humour, et manifestĂ© Ă  balle dans le dernier chapitre de cette introduction : avant de dĂ©marrer leur service, ils ont droit de profiter pendant une semaine, et lĂ  ça baise dans tous les sens. Des gens de 75 ans qui retrouvent un corps de 20 ans, ils sont tous sans attache, ils se lĂąchent :hoho:

La derniĂšre partie reprĂ©sente la formation et les premiers combats. J’ai adorĂ© le premier chapitre qui se joue des clichĂ©s des films de guerre (en l’adressant directement). L’Adjudant Antonio Ruiz est excellent. Surtout le passage oĂč il cherche une raison chez chacun pour laquelle il va les dĂ©tester. Et la premiĂšre fois que John se dĂ©tache
 c’est que Ruiz ne trouve pas une raison de le haĂŻr, il sera mĂȘme Ă©mu de savoir qu’il a face Ă  lui l’homme qui a créé le slogan de Willy Wheelie.

Les premiers entraĂźnements permettent d’en savoir plus sur les capacitĂ©s du nouveau corps.

La suite est peut-ĂȘtre le seul petit point faible du livre. Ça m’a moins accrochĂ©, on a des premiers combats, mĂȘme si devine le propos anti-guerrier, ça reste une succession de violence qui paraĂźt parfois gratuite. On a aussi les premiĂšres pertes dans le groupe des Vieux Cons. NĂ©anmoins, les Consus font impression et le dernier chapitre est :fire:

La Guerre sur Corail est courte mais intense, brutale et on conclut sur John, seul survivant qui voit sa femme parmi les forces spéciales.

J’ai dĂ©vorĂ© aussi la derniĂšre partie qui montre l’évolution de John et la dĂ©couverte des Forces SpĂ©ciales. Le personnage de Jane est trĂšs bon et la relation qui se noue avec John est intĂ©ressante. On a une nouvelle sĂ©quence d’action avec la seconde attaque de Corail. Les 100 pages s’enchaĂźnent trĂšs vite. Trop vite mĂȘme, j’ai presque eu un sentiment que ça allait un peu trop vite.

J’ai cru lire que la saga Ă©tait assez inĂ©gale, mais les dĂ©buts m’ont vraiment plu, le potentiel est lĂ . On verra ce que ça donne mais c’est une belle entrĂ©e en matiĂšre.

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