Pour caricaturer, le livre est un documentaire lĂ oĂč le film est du divertissement.
Le film est trĂšs axĂ© sur le cĂŽtĂ© David contre Goliath, le petit poucet qui va rĂ©ussir contre vents et marrĂ©es Ă remporter plein de matchs. Câest tellement exacerbĂ© quâau final le grand moment du film câest les 20 victoires consĂ©cutives et le drama autour de cette 20Ăšme victoire. La dĂ©faite en playoffs contre les Twins est tout simplement anecdotique.
Le livre, plutĂŽt que de cĂ©lĂ©brer ce quâil se passe, cherche avant tout Ă comprendre pourquoi Oakland parvient Ă ĂȘtre si fort avec si peu de moyens : quâest-ce quâils font de diffĂ©rent ? On est plus dans une posture journalistique, de recherche de rĂ©ponses. Yâa tout un chapitre sur lâhistoire des « sabermetrics » qui peut ĂȘtre assez indigeste si on est pas trop dans le dĂ©lire.
Enfait le livre ne sâintĂ©resse pas tellement aux rĂ©sultats dâOakland et ne cherche pas Ă Ă©riger Billy Beane en super General Manager plus intelligent que les autres, câest une des critiques majeures des dĂ©tracteurs de Moneyball. Ce que Michael Lewis veut montrer câest le processus intellectuel de lâĂ©quipe, quâest-ce quâils font de diffĂ©rent, comment ils conceptualisent le baseball dans son ensemble. Câest pour ça que je parlais lâautre jour de la vision erronĂ©e du Moneyball qui est vu comme Ă©tant « dĂ©penser le moins possible ». Câest pas ça. Le Moneyball câest, parce que lâon a des moyens limitĂ©s, comment peut-on faire mieux tout en Ă©tant diffĂ©rent. Câest chercher ce que le marchĂ© dĂ©value. Câest illustrĂ© par une quote qui ressort aussi dans le film : ce que les Aâs ne doivent pas faire câest faire comme les Yankees, parce que les Yankees ont trois fois plus dâargent pour le faire.
Le livre se penche beaucoup sur lâhistoire de Billy Beane aussi et sans spoiler, ça joue beaucoup sur sa vision du sport en tant que GM. Yâa un trĂšs large pan qui est consacrĂ© Ă la draft de 2002 et câest un moment qui va relier un peu tous les aspects du livre : le personnage de Beane, le manque dâargent dâOakland, le besoin de chercher des toujours sous-Ă©valuĂ©s etc.
Et enfait quâimporte les rĂ©sultats parce quâĂ aucun moment le livre ne prĂ©tend quâOakland sait mieux gĂ©rer une Ă©quipe que les autres, quâils ne se ratent jamais, câest vraiment un voyage dans lâesprit « rĂ©volutionnaire » dâune franchise.
AprĂšs deux choses :
- Faut ĂȘtre un minimum Ă lâaise avec le baseball pour apprĂ©cier pleinement le livre
- Il ne me semble pas que ça existe en français donc faut ĂȘtre Ă lâaise en anglais Ă©galement






