Buffalo Runner

Buffalo Runner

Scénariste : Tiburce Oger
Dessinateur : Tiburce Oger

Buffalo Runner


Genre : Western
Editeur : Rue de Sèvres
Publication : 2015
Nationalité : Française
Tome : 1


Buffalo Runner, c’est quoi ?


1896. Henri Ducharme et ses deux enfants font route depuis la Nouvelle-Orléans vers l’Eldorado californien quand il se font attaquer par un petit groupe d’indiens. Ed Fisher, un vieux cowboy de la région intervient mais ne pourra sauver que la jeune Mary du massacre. Ils s’abritent tous deux dans une maison mal en point, et attendent l’attaque du reste de la troupe indienne. Au cours d’une longue nuit de veille, Ed raconte sa vie aventureuse de Buffalo Runner et l’épisode, essentiel dans la conquête de l’ouest, du massacre des bisons, qui affaiblit les indiens et permit le développement du commerce des peaux, des ranchs, et des lignes ferroviaires.


Buffalo Runner, c’est bien ?


Tiburce Oger se lance dans un western loin des codes et des postures imposés par Hollywood. Ainsi, vous n’y trouverez pas une ode à la gloire des valeureux conquérants arrachant la terre promise à des sauvages qui avaient l’outrecuidance de l’occuper. De même, aucune magnificence des héros livrant de glorieux et honnêtes duels n’est au programme. L’auteur s’attache à livrer un témoignage réaliste de la conquête de l’Ouest à travers la vie d’un de ces anonymes qui essayèrent de se faire une place dans ce nouveau monde. Malheureusement, comme pour le personnage principal de ce récit, les incessants bouleversements de cette nation en devenir furent bien souvent impitoyables.

Pour relater ce périple, le scénariste adopte un mode de narration plaisant et efficace. Les longs flash-back sur les tranches de vie du vieux Fisher entrecoupent la longue veillée d’armes des deux assiégés. La fin de l’album réserve une très jolie surprise, sauf, peut-être, pour quelques observateurs avisés et connaisseurs de l’œuvre du Sieur Oger. Le ton adopté oscille entre nostalgie d’une époque où tout semblait possible et regrets face au prix à payer et aux occasions perdues.

Comment ne pas évoquer le dessin de Tiburce Oger ? Évidemment, son style qui a une personnalité bien marquée risque d’en repousser certains. Par contre, pour les autres, ce graphisme est un élément à part entière de la narration. L’élégance, l’expressivité et le dynamisme du trait s’expriment pleinement au sein d’un découpage et de cadrages judicieux. L’attention portée aux couleurs participe également à la création de l’atmosphère.

Buffalo Runner offre un très beau regard sur cette période qui ne cesse de fasciner.

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