1. La Clémence des Dieux (The Mercy of Gods, 2024)
J’ai terminé le premier tome de la nouvelle saga de James SA Corey 2 jours après l’avoir débuté. J’avais dévoré The Expanse qui est la première œuvre à me faire aimer la science fiction.
Que donne La Clémence des Dieux ?
Déjà, il ne faut pas s’attendre à du Expanse. C’est très différent. Le synopsis d’ailleurs ne m’intéressait pas trop, des races aliens, une histoire de captivité, c’est pas vraiment mon délire. Il ne faut pas s’attendre à de gros twists et des moments d’action intenses. Mais pourtant j’ai beaucoup aimé ce roman.
Après un ou deux chapitres de mise en place qui ne m’ont pas convaincu, le style Corey commence à faire son effet et déclenche surtout un gros moteur qui accompagne le roman : la curiosité.
Le prologue est simple mais ambitieux et casse-gueule car il spoile la fin de la trilogie. Les Carryx ont perdu. Et les emmerdes ont commencé quand ils ont colonisé les humains sur Anjjin. J’ai assez vite oublié ce détail une fois plongé dans le romans mais régulièrement on nous rappelle cette issue. En ajoutant un autre spoiler bien vite Dafyd sera un traître, détesté des humains, ça titille la curiosité.
On sait qu’on n’aura pas tout en main dès ce premier roman mais on cherche des petits indices, notamment dans le caractère de Dafyd.
Dafyd est le personnage principal du roman on va dire mais il est particulier. Il n’est pas spécialement doué dans le domaine scientifique, pas particulièrement fort, charismatique, encore moins courageux. C’est même un lâche d’après tous les autres. Mais il est habile, il sait se faire oublier, ou se fait volontairement sous-estimer pour mieux surprendre les autres. Et surtout il est curieux. Comme un animal politique, il veut savoir comment fonctionne les gens, ou ses ennemis. C’est un fil rouge qui va se dessiner tout au long du roman, alors que les autres se rebellent ou s’énervent contre leur oppresseur, lui veut le comprendre. C’est son obsession, comprendre les raisons qui poussent les Carryx à les tester, quelle utilité ils peuvent avoir pour eux, est-ce que l’expérience scientifique est vraiment le test voulu par les Carryx ? Sa trahison (ou une de ses premières trahisons, on verra) est révélée dans ce livre. Quand il va révéler aux Carryx le plan des rebelles, entrainant la mort de nombreux humains. Avec un but final toutefois avoir le temps de connaître son ennemi pour le tuer. Tous les tuer.
Au-delà de Dafyd, les personnages sont moins marquants que dans The Expanse je trouve, au fil des pages on s’attache (surtout à Jessyn), mais ce n’est pas encore le point fort de la trilogie. Mais on a tout de même droit à des moments épiques bien qu’un peu courts. Je pense notamment (encore) à Jessyn qui se révèle lors des attaques de Buveurs Nocturnes en les défonçant, tout en rage.
Concernant le récit, j’ai mis quelques chapitres à rentrer dedans, mais une fois l’invasion en cours, j’ai été bien pris dedans, comme je l’ai dis plus haut, la curiosité est le moteur principal mais le roman est bien rythmé, on a tout d’abord l’impuissance, le désespoir, l’humiliation lors du voyage. Et à l’arrivée sur la planète prison un jeu entre les phases presque normales dans le groupe mais aussi cette atmosphère pesante avec une menace constante. La pression de prouver leur utilité sans savoir vraiment comment, et le menace directe avec une race alien, les Buveurs Nocturnes qui viennent foutre le bordel… avant d’attaquer directement et violemment..
De temps en temps, on a un autre élément clé de l’histoire : l’essaim.
Au début je pensais que c’était une sorte de troupe invisible sur le terrain pour permettre aux Carryx de connaître la planète qu’ils allaient envahir mais assez vite le potentiel de la saga se dévoile l’essaim est l’ennemi éternel des Carryx, ils prennent possession des humains pour collecter un max d’informations sur les Carryx, mais maintenant qu’il est enfermé avec eux sur la planète prison, il faut trouver un moyen de communiquer ses découvertes, en découle une alliance avec Dafyd dans un premier temps.
Bref, ce premier roman était intéressant, je ne partais pas conquis par le synopsis de base mais j’ai finalement été captivé, le trope de l’envahisseur prend un chemin vraiment différent de ce qu’on voit d’habitude. Même si l’univers (et les races aliens) sont un peu dures à visualiser, car on sort vraiment de nos habitudes, il finit par avoir sa cohérence. La base est là pour un conflit prenant avec les humains au milieu. Et c’est con mais j’aime bien l’idée d’un ennemi qui semble impossible à vaincre qui se dit « tout se passait bien jusqu’à ce qu’on croise ces cons d’humains » 