Alors tout d’abord je tiens à préciser que ce qui suit est un condensé de mes différentes discussions avec les groupes anarchistes que j’ai pu rencontrer, y’aura forcément quelques unes de mes idées qui s’inséreront mais j’essayerai de rester le plus objectif possible.
Sachant que chaque anarchiste ou chaque groupe a une pensée plus ou moins définie de cet anarchisme politique (comme pour la politique en général, chaque communiste a sa vision on prend ce qui les rassemble le plus genre la nationalisation des entreprises, la redistribution équitable des richesses ect… et ça nous donne un “point de rassemblement”, pourtant chaque communiste aura sa propre vision du communisme et certains aspects seront différents même entre Marxistes par exemple. BREF.
Malgré le fait que ça paraisse antinomique, l’anarchisme politique existe, c’est même la vraie base de l’anarchisme, on oublie les discours dont nous abreuvent les médias à longueur de journée et l’utilisation galvaudée de ce terme (communément, anarchisme = désordre, malheur, absence de règles ect…)
L’anarchisme, ce n’est pas l’absence de règles, il serait d’ailleurs communément admis (je ne saurai te dire si c’est la véritable raison mais passons) que son symbole, le A entouré représenterait l’anarchisme (le A) en “ordre” (le O). Comme dit précédemment il faut oublier pour comprendre ce qu’on nous apprend : l’anarchisme = désordre.
Le but c’est une égalité entre les citoyens, c’est avant tout la liberté totale de faire ce que bon te semble : possibilité de choisir ton métier, d’en changer quand tu le souhaites ect… En gros, la liberté la plus totale, une absence de règles (mis à part les règles qu’on appellera “inhérentes à l’homme” mais on y reviendra plus tard) et une absence de personnes pouvant ordonner.
Mais pour arriver à cela, et c’est là que ça devient intéressant, il faut un travail en amont. Aujourd’hui, dans notre société, l’anarchisme serait probablement synonyme de désordre du fait qu’on a toujours eu l’habitude d’avoir des ordres et d’être dirigé.
La première chose pour arriver à cet anarchisme idéal c’est l’éducation : permettre à chacun et chacune de comprendre le monde qui l’entoure, d’avoir des avis et un esprit critique. En gros, donner à l’Homme la capacité de se gouverner seul sans faire appel à des personnes extérieures soit disant formées pour (les politiques actuellement). On parle ici d’une éducation politique, donner la possibilité à chacun de recevoir une éducation politique, de la comprendre pour ne pas avoir à la subir. Les moyens pour arriver à cette éducation de tous diffèrent selon les théories, certains se rapprochent un temps du communisme en demandant un Etat fort, un consensus à sa tête qui prendrait en main le pays durant cette phase de transition et disparaîtrait de lui-même ensuite.
D’autres préconisent l’auto-apprentissage, on remet tout à zéro et on fait confiance à l’Homme pour choisir sa destinée. On voit bien encore une fois que cela serait quasiment impossible en France aujourd’hui, bien malheureusement.
On en est donc là, on a une population totalement éduquée politiquement, on rentre alors dans de l’auto-gestion : Chacun peut participer à la vie politique, pour l’appliquer à notre époque c’est comme si chaque loi était votée en référendum. Le peuple gouverne, le peuple choisit. Ces lois seraient proposées par des personnes intéressées car ayant choisi le droit d’elle même. Le peuple les votent bref. La différence c’est qu’elles seraient peu nombreuses, si ce n’est inexistantes. En gros on part du principe que si les personnes ont reçu l’éducation, elles sont aptes à se gouverner elles mêmes et à faire les bons choix.
Ensuite, on en vient à la suppression de l’argent, source de conflit s’il en est et qui obscurcit les pensées et les capacités de réflexion. Plusieurs alternatives (des dizaines voir des centaines) existent, certaines plus abouties que d’autres parmi lesquelles : une banque du “temps”, en gros j’ai besoin d’un électricien, je fais appel, il répare. Je (ou il) notifie cet acte à la banque du temps. Moi, étant maçon, je lui “dois” une heure de mon temps quand il aura besoin de moi. Et cela s’appliquerait à tous les métiers avec du coup une sorte de tableau où tous les “coûts” des métiers seraient établis les uns par rapport aux autres (certains me diront c’est impossible ect, on a inventé un système complet avec le capitalisme, la bourse, en donnant une valeur fictive à chaque chose, sachant qu’il existe différentes monnaies, des taux de change, des prix en gros BREF, si on a pu inventer cela, pourquoi ne le ferait-on pas pour un autre système ?).
Bien entendu, les choses essentielles de la vie (ce qui fait que tu peux vivre et que tu crèves pas quoi) càd boire, manger et avoir un logement seraient entièrement gratuites (même si en l’absence d’argent, la gratuité prend un sens différent mais bon). Du coup plus besoin d’une production démesurée et de balancer des tonnes de bouffe, la production agricole et autre serait seulement celle dont le pays a besoin pour vivre (avec toujours une réserve de secours mais bref, ne rentrons pas dans les détails).
Effets bénéfiques escomptés : “égalité” des Hommes au moins sur les choses essentielles à la survie, pour l’environnement et la planète, je t’en parle même pas.
Alors oui ça voudrait dire tout chambouler, reprendre à zéro notre façon de penser, ne plus tout ramener à l’argent. Actuellement tout le monde se rend compte, même les plus fervents défenseurs, de la difficulté à appliquer cela dans le monde et le contexte actuel, mais cela se met en place localement dans certains régions / pays du monde.
Je t’invite à te renseigner sur la Makhnovchtchina qui prit place en Ukraine et qui fonctionna, d’une façon différente que celle cité plus haut mais toujours en auto-organisation, et qui montre que c’est possible (des exemples actuels existent au niveau local aussi).
Bref un long truc, trop peut être mais le sujet est tellement vaste et les idées tellement nombreuses. Voilà ma définition (et celle, en gros, des gens avec qui j’ai échangé), chacun en aura une plus ou moins semblable (ou non) mais je pense avoir repris quelques uns des points les plus essentiels. Comme tu vois on est loin de l’anarchie comme présentée par les médias (bagarre générale = anarchie dans les rues de Paris ect…) d’où l’utilisation du terme anarchisme politique (même si c’est plus ou moins antinomique, je ne voyais pas comment le décrire autrement ou faire comprendre ce dont je parlais).