📰 ActualitĂ© et politique française

https://x.com/stephanevojetta/status/1838566097534026197?s=46

C’est savoureux. Elle va dĂ©missionner ?

Ces chiffres sont faux. J’aime pas Chikirou c’est le moins qu’on puisse dire, mais c’est 135k brut sur environ 18 mois de campagne.

Par contre j’attends de voir ce que donnera sa mise en examen pour, et c’est pas rien :

  • escroquerie aggravĂ©e
  • recel d’abus de confiance
  • abus de biens sociaux
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La gauche la plus bĂȘte du monde, Ă©pisode 454674

Ils me dépriment.

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La proposition du RN inclut la fin de l’AME pour compenser l’argent des retraites, je trouve que c’est un Ă©lĂ©ment important de la dĂ©cision qui aurait du ĂȘtre dans l’article, lĂ  en l’état ça semble juste con effectivement

Cette partie sur l’AME a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© supprimĂ©e par jenesaisplusqui.

Ils se sont rendu compte que la supprimer revient Ă  perdre beaucoup d’argent simplement pour ĂȘtre xĂ©nophobes et racistes. (Grace Ă  l’exemple de l’Espagne, qui a tentĂ© le truc, avant de se rendre compte que c’était non seulement une perte Ă©norme d’argent, mais que, petit bonus, ça provoque des embouteillages aux urgences et que le risque de pandĂ©mie et de propagation de maladie commune est Ă©galement augmentĂ©, puisque les virus ne font pas de tri Ă  la couleur de peau ou d’origine, eux)

EDIT : Article qui date de 2023, quand ils avaient dĂ©jĂ  tentĂ©, qui parle aussi de l’espagne :

En France, dans l’argumentaire de ceux qui s’opposent Ă  la suppression de l’AME, l’« exemple malheureux de l’Espagne Â» revient systĂ©matiquement. « La restriction de l’accĂšs aux soins des Ă©trangers en situation irrĂ©guliĂšre, votĂ©e en 2012, a entraĂźnĂ© une augmentation de l’incidence des maladies infectieuses ainsi qu’une surmortalitĂ©. Cette rĂ©forme a finalement Ă©tĂ© abrogĂ©e en 2018 Â»

L’Espagne avait annoncĂ© 500M€ d’économie, au final, ils ont probablement perdu (beaucoup) d’argent.

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https://x.com/lesamisegalite/status/1838904791218475504?s=46

Il y a des vidĂ©os qui vieillissent plus mal que d’autres :sac:

Et sinon, courage aux collĂšgues encore en place :

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À chaque fois que je veux arrĂȘter de politique ici, je vois des dingueries comme ça


https://x.com/mariannelemag/status/1838964160610148698?s=46

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Mission accomplie :macron6:

https://x.com/mariebirette/status/1838930536783303044?s=46

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Avec les petits regards vers le sol « je suis pas fier de ce que je fais, mais c’est mon travail Â» :frogvin:

Retailleau qui pose au calme que l’état de droit « n’est pas intangible ni sacrĂ© Â», bien dĂ©terminĂ© Ă  relever le dĂ©fi en apparence impossible d’ĂȘtre pire que Darmanin.

Entre ça et une majoritĂ© de la « gauche Â» qui annonce ne pas voter une proposition de loi pour supprimer la rĂ©forme des retraites, c’est le bon moment de dĂ©crocher de la politique :drucker:

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Le travail de sape fait par Macron (et mĂȘme avant avec Hollande, sans parler de la gueule de la gauche actuelle) de dĂ©gouter les gents de la politique commence Ă  trĂšs bien fonctionner sur moi.

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Content d’avoir changĂ© de pays

Ou pas :sac:

Le tout sans ĂȘtre recardĂ© qui plus est :perdu:

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Quelqu’un aurait l’article please ? J’ai plus mon abo :sadboy:

Affaire Chikirou : les faits face Ă  une communication mensongĂšre

26 septembre 2024 | Par Fabrice Arfi et Antton Rouget

Depuis sa mise en examen dans l’affaire de la campagne 2017 de Jean-Luc MĂ©lenchon, la dĂ©putĂ©e Sophia Chikirou multiplie les protestations contre un « acharnement judiciaire » dans un dossier qui serait vide. Mediapart publie les Ă©lĂ©ments ayant justifiĂ© sa mise en examen.

Depuis sa mise en examen le 24 septembre pour escroquerie aggravĂ©e, abus de biens sociaux et recel d’abus de confiance dans l’affaire du financement de la campagne prĂ©sidentielle de Jean-Luc MĂ©lenchon, la dĂ©putĂ©e Sophia Chikirou (La France insoumise, LFI), figure centrale du camp mĂ©lenchoniste, opte pour une communication publique qui se situe Ă  l’exact opposĂ© de son attitude judiciaire.

Alors que la parlementaire a refusĂ© de rĂ©pondre aux questions des juges d’instruction, elle se rĂ©pand depuis deux jours, en dehors du tribunal, sur les rĂ©seaux sociaux et sur son site internet pour dĂ©noncer « une opĂ©ration politico-judiciaire sans fin » et un « acharnement mĂ©diatique », mettant en cause de nombreux mĂ©dias (Mediapart, Le Monde, LibĂ©ration, l’émission « ComplĂ©ment d’enquĂȘte » ) pour leur traitement supposĂ©ment mensonger de l’affaire.

Sa ligne de dĂ©fense consiste Ă  affirmer que le dossier est vide et que, paradoxalement, ses trois mises en examen dĂ©montrent qu’elle n’aurait rien Ă  se reprocher. Mediapart a dĂ©cidĂ© de prendre au mot la dĂ©putĂ©e insoumise pour dĂ©crypter factuellement ses Ă©lĂ©ments de langage, qui paraissent trĂšs Ă©loignĂ©s de la rĂ©alitĂ© judiciaire de son dossier.

Pas de surfacturation ni d’enrichissement personnel ?

Dans nombre de ses tweets, la dĂ©putĂ©e insoumise assure qu’elle n’a pas Ă©tĂ© mise en examen pour enrichissement personnel ou pour surfacturation. Difficile de lui donner tort : ni l’enrichissement personnel ni la surfacturation ne constituent des dĂ©lits en tant que tels. En revanche, l’escroquerie aggravĂ©e, l’un des trois motifs de sa mise en examen (qui se fonde en droit sur un faisceau d’indices graves ou concordants), oui.

Lors d’une Ă©lection prĂ©sidentielle, l’État rembourse aux candidat·es des dĂ©penses de campagne. Or les juges d’instruction estiment que l’État a Ă©tĂ© « trompĂ© » dans le cadre de la campagne de Jean-Luc MĂ©lenchon, qui a demandĂ© le remboursement de prestations suspectes (fictives ou surĂ©valuĂ©es) de la part de Sophia Chikirou. En droit, de tels faits peuvent ĂȘtre qualifiĂ©s de « manƓuvres frauduleuses ».

Plus prĂ©cisĂ©ment, Sophia Chikirou, via sa sociĂ©tĂ© Mediascop, a touchĂ© plus de 1,1 million d’euros de budget de communication de la campagne. Mais premier problĂšme, selon les juges : en tant que directrice de la communication de la campagne prĂ©sidentielle de Jean-Luc MĂ©lenchon, Sophia Chikirou Ă©tait « la donneuse d’ordre » en matiĂšre de prestations de communication qu’elle faisait exĂ©cuter, sans bon de commande, par sa propre sociĂ©tĂ©.

La trĂ©soriĂšre de la campagne de MĂ©lenchon, Marie-Pierre Oprandi (Ă©galement mise en examen), avait tentĂ© de nier cette double casquette extrĂȘmement embarrassante. Elle a assurĂ© aux enquĂȘteurs que Sophia Chikirou n’était qu’une « prestataire » mais pas la donneuse d’ordre, ni mĂȘme une « militante ». Alors qu’elle dirigeait pourtant officiellement la communication du candidat insoumis.

À cela, il faut ajouter que, d’aprĂšs l’enquĂȘte judiciaire, la sociĂ©tĂ© Mediascop facturait en dehors de tout cadre contractuel : ni propositions commerciales, ni devis, ni bons de commande. Elle ne prĂ©sentait pas non plus de barĂšme tarifaire prĂ©Ă©tabli. Sophia Chikirou imposait donc elle-mĂȘme les prix de ses prestations de conseil et de communication.

Cette rentabilitĂ© a permis Ă  Sophia Chikirou de se verser Ă  titre personnel, pour des prestations s’étalant de septembre 2016 Ă  juin 2017, plus de 135 000 euros de salaires et dividendes avant impĂŽts.

Les investigations constatent par ailleurs que la sociĂ©tĂ© Mediascop a dĂ©gagĂ© un niveau de rentabilitĂ© (en termes de valeur ajoutĂ©e, d’excĂ©dent brut d’exploitation et de rĂ©sultat net) « trĂšs supĂ©rieur » Ă  celui pratiquĂ© par les professionnels ayant une activitĂ© similaire et intervenant dans le secteur de la communication politique. Un niveau de prix difficilement justifiable au regard des expĂ©riences antĂ©rieures de Sophia Chikirou ainsi que des tarifs que la sociĂ©tĂ© pratiquait habituellement, selon les enquĂȘteurs.

Cette rentabilitĂ©, qui a Ă©tĂ© pointĂ©e par un rapport d’expertise commandĂ© par les juges et rĂ©vĂ©lĂ© en 2022 par Mediapart, a ainsi permis Ă  Sophia Chikirou de se verser Ă  titre personnel, pour des prestations s’étalant de septembre 2016 Ă  juin 2017, plus de 135 000 euros de salaires et dividendes avant impĂŽts, dont elle a dĂ©cidĂ© seule du montant en tant que prĂ©sidente et unique actionnaire de Mediascop. Une situation en net dĂ©calage avec le bĂ©nĂ©volat de beaucoup d’acteurs et actrices de la campagne de Jean-Luc MĂ©lenchon, la prĂ©caritĂ© de plusieurs autres prestataires (rĂ©munĂ©rĂ©s sous le statut d’autoentrepreneurs) ou des propres employĂ©s de Mediascop, payĂ©s pour beaucoup au Smic.

La communicante conteste vigoureusement la conclusion de ces experts, qu’elle n’avait pas souhaitĂ© rencontrer pendant leurs travaux, et a indiquĂ© avoir sollicitĂ© un contre-rapport permettant d’évaluer ses marges et de conclure que ses prestations avaient Ă©tĂ© normalement rĂ©munĂ©rĂ©es.

Dans une note transmise par son avocat, Me Dominique Tricaud, aux juges (document que Sophia Chikirou a Ă©galement publiĂ© sur son site internet), elle affirme qu’elle « n’était pas une dĂ©cisionnaire bĂ©nĂ©vole de l’équipe du candidat Jean-Luc MĂ©lenchon mais bien une prestataire intĂ©grĂ©e Ă  sa campagne », et que les « modalitĂ©s d’intervention » de Mediascop avaient Ă©tĂ© « discutĂ©es » en amont de la campagne.

« Je vous dis tout. » Vraiment ?

Sur Twitter, Sophia Chikirou l’a jurĂ© concernant son dossier judiciaire : « Je vous dis tout. » Mais parmi les motifs de mise en examen qui la visent aujourd’hui, il y en a un dont elle ne parle jamais dans sa communication : le recel d’abus de confiance. Selon le Code pĂ©nal, l’abus de confiance est « le fait par une personne de dĂ©tourner, au prĂ©judice d’autrui, des fonds, des valeurs ou un bien quelconque qui lui ont Ă©tĂ© remis et qu’elle a acceptĂ©s Ă  charge de les rendre, de les reprĂ©senter ou d’en faire un usage dĂ©terminĂ© ».

Dans le cas de la dĂ©putĂ©e insoumise, celui-ci ne concerne pas la campagne prĂ©sidentielle de 2017, mais des prestations de Mediascop pour l’eurodĂ©putĂ© Jean-Luc MĂ©lenchon, qui devaient ĂȘtre prises en charge par le Parlement europĂ©en.

L’argent tardant Ă  arriver, Sophia Chikirou est suspectĂ©e d’avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© Ă  l’étĂ© 2016 d’une « avance » de prĂšs de 10 000 euros versĂ©s depuis les comptes d’une association politique baptisĂ©e Polag, ayant pour objet de « promouvoir et diffuser les idĂ©es de la RĂ©publique sociale et de la rĂ©volution ». Or la prestation de Sophia Chikirou n’avait aucun lien avec les activitĂ©s de cette association.

JLM et Sophia me relancent tous les jours sur leur histoire de presta’.

Extrait d’un mail interne à LFI
Un ancien assistant parlementaire de Jean-Luc MĂ©lenchon, Laurent M., a reconnu les faits en audition. Il a parlĂ© d’une « erreur », admettant que les fonds versĂ©s avaient Ă©tĂ© ponctionnĂ©s dans la trĂ©sorerie d’une association sans lien avec le travail de Sophia Chikirou. Pis : l’« avance » n’a jamais Ă©tĂ© remboursĂ©e. Dans sa note aux juges, Me Dominique Tricaud justifie cette absence de remboursement par le fait que l’association aurait « clĂŽturĂ© » son compte bancaire, sans plus de dĂ©tails. « En consĂ©quence », Ă©crit l’avocat, Mediascop aurait dĂ©posĂ© l’argent sur un compte dĂ©diĂ©, sans prĂ©ciser lĂ  non plus selon quelles modalitĂ©s ni Ă  quelle date.

Plus embarrassant, les enquĂȘteurs ont rĂ©cupĂ©rĂ© un mail du mĂȘme assistant parlementaire, adressĂ© Ă  un collĂšgue, qui pointe le rĂŽle direct de Jean-Luc MĂ©lenchon dans cette opĂ©ration : « JLM et Sophia me relancent tous les jours sur leur histoire de presta’. JLM m’a demandĂ© hier soir de faire une avance remboursable Ă  Mediascop du montant de la facture, le temps qu’elle soit payĂ©e par le Parlement. Donc au moins, cela peut dĂ©tendre la situation pour l’étĂ© si le Parlement n’a rien dĂ©bloquĂ© avant. Mais plus vite ce sera dĂ©bloquĂ©, mieux ce sera. Car lĂ , cela va me faire un trou Ă©norme de trĂ©sorerie sur Polag et ça va devenir compliquĂ© de payer les factures de livres de JLM. Mais aprĂšs tout, c’est son problĂšme
 »

RelancĂ© par les juges, Laurent M. a enfoncĂ© le clou en audition. « Jean-Luc MĂ©lenchon m’a demandĂ© de pallier ce problĂšme Ă  court terme. J’ai donc versĂ© la somme Ă  partir du compte de l’association, dont je conviens que ça n’était pas l’objet », a-t-il insistĂ©, reconnaissant que « c’est une avance qu’[il] n’aurait certainement pas dĂ» faire ».

Un cafetiĂšre-gate ?

Sophia Chikirou a Ă©tĂ© en revanche beaucoup plus prolixe sur l’abus de biens sociaux qui lui est Ă©galement reprochĂ©. « 1 machine Ă  cafĂ© et 1 micro-ondes
 Une affaire sĂ©rieuse ! », a-t-elle raillĂ© Ă  de multiples reprises sur Twitter.

Elle a raison : les juges la poursuivent en effet pour avoir fait supporter Ă  sa sociĂ©tĂ© l’achat d’une tĂ©lĂ©vision, d’un micro-ondes et d’une machine Ă  cafĂ© qui ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s Ă  son domicile personnel et destinĂ©s, d’aprĂšs sa mise en examen, Ă  son usage personnel. Ce que la dĂ©putĂ©e dĂ©ment formellement, expliquant qu’il s’agissait de matĂ©riel qu’elle avait entreposĂ© chez elle le temps que sa sociĂ©tĂ© s’installe dans ses locaux.

Habilement, Sophia Chikirou oriente sa riposte sur ce volet de l’enquĂȘte, qui ne pĂšse pas bien lourd au regard du reste.

Une remise en cause de la séparation des pouvoirs ?

Sophia Chikirou veut pour preuve de l’acharnement judiciaire dont elle serait l’objet une scĂšne qu’elle a racontĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux au sortir de sa mise en examen : « Ce matin, sachez que l’audition s’est dĂ©roulĂ©e en prĂ©sence du “surveillant gĂ©nĂ©ral”, envoyĂ© spĂ©cial du parquet : le vice-procureur qui semblait ainsi contrĂŽler les deux juges d’instruction. SĂ©paration des pouvoirs ? »

Il y a beaucoup de sous-textes dans cette affirmation, totalement farfelue d’un point de vue juridique, mais efficace politiquement pour celles et ceux qui ne maütriseraient pas la pratique judiciaire.

Dans un dossier pĂ©nal, le parquet, qui est composĂ© de procureur·es, reprĂ©sente les intĂ©rĂȘts de la sociĂ©tĂ©. Étant soumis hiĂ©rarchiquement au pouvoir exĂ©cutif, il est frĂ©quent que, dans les affaires les plus sensibles, il soit perçu par des mis·es en cause comme le bras armĂ© du gouvernement. En parlant ainsi d’un vice-procureur parisien comme d’un « surveillant gĂ©nĂ©ral » qui semblait « contrĂŽler les juges d’instruction », Sophia Chikirou veut entretenir l’idĂ©e d’un dossier pilotĂ© en sous-main par le pouvoir politique.

Seulement voilĂ , rien n’est plus faux. Contrairement aux procureur·es, les juges d’instruction sont statutairement indĂ©pendant·es et aucun·e reprĂ©sentant·e du parquet n’a la possibilitĂ© de les contrĂŽler, d’aucune maniĂšre. En revanche, il est courant qu’un·e procureur·e vienne assister Ă  une audition. Le Code de procĂ©dure pĂ©nale l’autorise mĂȘme Ă  poser des questions. Ce Ă  quoi Sophia Chikirou a assistĂ© est par consĂ©quent tout ce qu’il y a de plus banal dans la vie judiciaire.

Et la sĂ©paration des pouvoirs n’a par dĂ©finition rien Ă  voir avec cela, les procureurs et les juges Ă©tant les acteurs institutionnels d’un mĂȘme pouvoir, le pouvoir judiciaire.

Un juge politique ?

C’est la bĂȘte noire de Sophia Chikirou depuis des annĂ©es. Il s’appelle Dominique Blanc et a Ă©tĂ© pendant longtemps chargĂ© de l’instruction sur la campagne de MĂ©lenchon, celui qui a prononcĂ© les mises en examen de la trĂ©soriĂšre Marie-Pierre Oprandi, du dĂ©putĂ© Bastien Lachaud et de l’association L’Ère du peuple. Dominique Blanc travaillait en co-saisine avec une collĂšgue du pĂŽle d’instruction de Paris, Virginie Tilmont.

Mais la magistrate est effacĂ©e de l’histoire par Sophia Chikirou, qui rĂ©serve ses flĂšches Ă  ce magistrat « tendance PS, soutien de Hollande, proche d’Alain Rousset [prĂ©sident de la rĂ©gion Nouvelle-Aquitaine, oĂč Dominique Blanc a travaillĂ© un temps comme juriste – ndlr] ».

La dĂ©putĂ©e insoumise est trĂšs virulente Ă  son Ă©gard : « Je m’interroge sur la façon dont ce dossier a Ă©tĂ© gĂ©rĂ© [
]. J’ai l’impression d’avoir Ă©tĂ© utilisĂ©e, au mĂ©pris de mes droits, par toute sorte de personnes sans scrupules. Le cas de Dominique Blanc, trĂšs engagĂ© aux cĂŽtĂ©s du Parti socialiste et de la droite du PS, est emblĂ©matique. Et je considĂšre qu’il n’aurait jamais dĂ» ĂȘtre en charge de ce dossier. »

À travers cet argumentaire, Sophia Chikirou veut se poser en victime d’un complot politico-judiciaire, associant son cas Ă  celui de prisonniers politiques Ă  travers le monde. Elle a mĂȘme rĂ©alisĂ© un film autour de cette thĂšse, que La France insoumise a incitĂ© Ă  visionner, sitĂŽt la mise en examen prononcĂ©e.

Mais une fois de plus, ce qu’avance la dĂ©putĂ©e de Paris ne rĂ©siste pas Ă  l’examen des faits. Et pour une raison simple : Dominique Blanc n’est plus chargĂ© de l’affaire depuis septembre 2022, et ce n’est donc pas lui qui a mis en examen Sophia Chikirou, mais deux magistrates.

Les attaques rĂ©pĂ©tĂ©es de Sophia Chikirou contre Dominique Blanc ont par ailleurs ceci d’étonnant que plusieurs cadres de La France insoumise avaient applaudi une prĂ©cĂ©dente dĂ©cision prise par le mĂȘme magistrat dans le dossier. Le coordinateur de LFI Manuel Bompard en personne s’était fĂ©licitĂ©, en juillet 2021, du choix (temporaire) du juge de ne mettre en examen que trĂšs partiellement des membres de la campagne. « C’est une premiĂšre victoire importante dans cette affaire », s’exclamait alors le dĂ©putĂ© de Marseille, sans Ă©voquer de complot politique.

Un journaliste de « Libé » condamné ?

Dans sa charge Ă  la sulfateuse contre des mĂ©dias qui ont enquĂȘtĂ© sur ses pratiques, Sophia Chikirou s’en est pris Ă  un journaliste de LibĂ©ration, JĂ©rĂŽme LefilliĂątre (aujourd’hui au Monde), qui aurait Ă©tĂ© reconnu coupable de « diffamation de “bonne foi” » par un tribunal. « DĂ©ontologiquement, on peut se demander s’il est normal qu’il continue d’écrire sur la dĂ©putĂ©e
 », peut-on lire sur le site de Sophia Chikirou.

Poursuivis pour un article publié en 2018, Libération et son journaliste ont, au contraire, été relaxés le 14 mai 2021 par le tribunal correctionnel de Paris, qui a donc donné tort à la parlementaire mélenchoniste.

Contrairement Ă  ce que semble sous-entendre Sophia Chikirou, un journaliste a le droit de rĂ©vĂ©ler des faits dĂ©rangeants pour quelqu’un, Ă  condition qu’il ait les Ă©lĂ©ments pour ce faire. Les critĂšres rĂ©pertoriĂ©s sont l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral d’un article, le sĂ©rieux de l’enquĂȘte, l’absence d’animositĂ© personnelle (Ă  l’égard de la personne visĂ©e) et la prudence dans les propos.

Pour information, Sophia Chikirou n’a jamais poursuivi Mediapart.

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Merci !

Barnier qui passe complĂ©tement sous silence l’environnement dans sa dĂ©claration de politique gĂ©nĂ©rale
 Normal pour un fossile avec un peu d’énergie vous me direz.

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