Si c’était le seul élément, je n’aurais pas pu mettre quoi que ce soit après le osef.
Il n’y a aucun match de football dans lequel l’arbitrage représente 100 % du résultat, même pour les cas les plus corsés comme le Corée - Italie 2002 déjà mentionné.
Mais le point commun à ces matchs, c’est que tout le monde se rappelle avant tout de la faute d’arbitrage parce qu’elle fait basculer une situation de manière injuste (et encore je suis dur avec le France-Irlande de 2009 sans cette main, ça allait probablement aux tirs au but et Lloris était en feu ce soir là).
Ici, j’ai le net sentiment qu’une erreur d’arbitrage (chacun son interprétation, mais j’ai l’impression que la différence entre les deux situations est très ténue et que dans les deux cas il me semble capillotracté de parler de main délibérée, mais peut-être suis-je à la ramasse de la pensée médiatique qui transforme chaque main en faute) a fait basculer une situation quasi-acquise de manière injuste.
Bien sûr que l’arbitre n’est pas seule responsable, mais exonérer l’arbitre de toute critique sous couvert des deux actions manquées, ça me semble un peu gros (d’autant plus que c’est loin d’être la seule fois où elle semble pratiquer des doubles standards durant ce match).
Je suis conscient que le climat autour des arbitres est souvent malsain, que la chasse au moindre commencement d’erreur est pénible, que le discours “la vidéo, vite” est d’un vide sidéral et le manque de respect autour des arbitres m’inquiète fortement.
Mais ça ne doit pas bloquer toute vision critique de l’arbitrage d’un match, et là il y a clairement un double standard sur beaucoup de choses pendant ce match, entre la main dont nous avons beaucoup discuté et la distribution de cartons qui est un peu passée au second plan (et ce n’est pas du chauvinisme, sur un forum anglophone, beaucoup ont remarqué que l’arbitre a été beaucoup plus véloce à distribuer les biscottes aux françaises alors que les allemandes ont régulièrement découpé Amandine Henry pendant la première heure sans être trop inquiétées)
La France aurait pu faire encore mieux à la finition, certes, et je pense que les joueuses concernées l’ont bien compris, mais on ne peut pas nier que cette décision arbitrale a totalement renversé la situation.
Je trouve le discours “prenez-en à vous mêmes” après chaque erreur d’arbitrage presque aussi facile que le “tout est de la faute de l’arbitre”, tout est question de situation et d’influence sur le jeu et sur la situation en question, l’impact de la décision sur le résultat est particulièrement fort et le fait que l’arbitre ait semblé pencher de manière fréquente en défaveur de l’équipe ayant subi cette décision ne plaide pas en sa faveur.