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Une comĂ©dien sur tiktok a créé le tube de lâĂ©tĂ© sans vraiment le prĂ©voir. Tout est parti de ce tik tok oĂč il moque les clips et morceaux de dance des annĂ©es 90, avec un anglais approximatif et un son Ă©lectro trĂšs basique
Et ça a tellement cartonnĂ© quâil a fait un vrai clip
Lâannonce du prochain album des Stones se fera en septembre et son nom serait:
Hackney Diamonds
Câest en tous cas ce quâun fan curieux a pu dĂ©duire dâune Ă©tude poussĂ©e de la base de donnĂ©es de lâASCAP, lâĂ©quivalent amĂ©ricain de la Sacem.
Les titres « inconnus » qui y figurent et qui pourraient donc composer lâalbum sont :
Angry *
Bite My Head Off
Depending On You *
Dreamy Skies
Driving Me Too Hard
Get Close *
Live By The Sword
Mess It Up
Morning Joe Cues
Sweet Sounds of Heaven
Tell Me Straight
Whole Wild World
Lâensemble des morceaux est signĂ© Jagger/Richards, Ă lâexception des 3 suivis dâun astĂ©risque qui sont Ă©galement crĂ©ditĂ©s au producteur, compositeur guitariste et chanteur Andrew Watt.
Ce trentenaire hyper actif a collaboré avec de nombreux artistes dont certains trÚs éloignés du rock dont DJ Snake, Post Malone, Justin Bieber, Lana Del Rey, Miley Cyrus mais aussi Eddie Vedder, Elton John, Iggy Pop et Ozzy Osbourne, avec qui il décrocha cette année le Grammy du meilleur album Rock pour Patient Number 9.
https://twitter.com/_rapminute/status/1701026225613865045?s=46
Avant quâil soit Cancel, il est vraiment trop fort, les rĂ©f câest dur de toute les avoir
Il est quand mĂȘme culottĂ© dâappeler son album lâattaque des clones en voyant tout le recyclage quâil fait
Câest surtout et simplement la suite de « La Menace FantĂŽme » aussi.
Câest toujours trĂšs cool de lâentendre
Lâintro, ancelotti et homme mĂ©thode mes sons prĂ©fĂ©rĂ©s
Quelques riffs stoniens mais des morceaux pas toujours dans la dentelle⊠Des intonations pop, groove, blues ou country⊠Et une pluie de guests au menu de ce vingt-quatriÚme album : Elton John, Lady Gaga et Paul McCartney⊠Par Hugo Cassavetti
On appellera ça le syndrome Tintin et les Picaros : excitĂ© Ă lâidĂ©e de dĂ©couvrir une nouvelle aventure de ses hĂ©ros, mais un peu embarrassĂ© par le rĂ©sultat. Avec les Stones, cela dure depuis plus de quarante ans. Hackney Diamonds, leur premier album original depuis 2005, ne fait pas exception Ă la rĂšgle, mĂȘme si Keith Richards et Ron Wood sâen dĂ©clarent trĂšs satisfaits, lâalbum proposant un festival de riffs bien tournĂ©s et quelques savoureux soli cafouilleux, stoniens en diable.
Pour le reste, on est plus circonspect. Car si Jagger chante plutĂŽt bien, ça se gĂąte souvent au refrain, entre banalitĂ© FM et curieuse manie de casser lâĂ©lan dâune chanson pourtant bien lancĂ©e. ManiĂšre de poser encore du vieux jeune homme en colĂšre, comme le clame ce Angry musclĂ©, cosignĂ© par le producteur Andrew Watt (Dua Lipa, Charli XCXâŠ), et qui ne fait pas dans la dentelle. Il en va de mĂȘme pour lâessentiel de lâalbum, pourtant dĂ©diĂ© Ă Charlie Watts, prĂ©sent sur deux titres, parmi les meilleurs. Surtout Live by the Sword, sur lequel le revenant Bill Wyman et le clavier frĂ©nĂ©tique dâElton John rĂ©veillent un groove classique.
Mess It Up, bon rock, est quant Ă lui gĂąchĂ© par un refrain funky disco dâun goĂ»t douteux. Plus surprenant, sur le speedĂ© et heavy Bite My Head Off, on peine Ă reconnaĂźtre Paul McCartney Ă la basse. On en vient presque Ă se dĂ©lecter du countrysant mais convenu Dreamy Skies ou de la sympathique ballade chantĂ©e par Keith, Tell Me Straight, qui permet de respirer avant lâĂ©pique Sweet Sounds of Heaven. Un slow gospelisant qui tente de rĂ©inventer You Canât Aways Get What You Want, avec une Lady Gaga qui ferait sa Merry Clayton. Le tout sâachevant en finesse sur une reprise acoustique, avec harmonica, du RollinâStone, de Muddy Waters, qui inspira autrefois au groupe son nom, comme pour boucler la boucle. On lâĂ©coute, soulagĂ©, en songeant Ă une phrase glanĂ©e dans Live by the Sword : « Si tu veux ĂȘtre Ă la mode, tu seras vite dĂ©passĂ©. »
Mal annoncĂ© par le single âAngryâ, que vaut prĂ©cisĂ©ment le vingt-quatriĂšme disque des papys du rock ?
Les diamants sont Ă©ternels. Les Rolling Stones le sont aussi. En dĂ©pit de la mort en 2021 de leur batteur Charlie Watts (qui prĂ©servait le peu de charme leur restant), malgrĂ© lâarthrose qui invalide les doigts du guitariste Keith Richards et les fragilitĂ©s valvaires chagrinant le cĆur de lâoctogĂ©naire Mick Jagger, opĂ©rĂ© en 2019, voici nos vieilles canailles prĂ©fĂ©rĂ©es de retour avec ces Hackney Diamonds. Un vingt-quatriĂšme album scellĂ© en studio qui atteste dâune assez belle maniĂšre une longĂ©vitĂ©, dĂ©fiant lâentendement pour un groupe de rock, de six dĂ©cennies de dĂ©lices, de forfaitures et dâengueulades.
Dans Life, sa passionnante autobiographie parue en 2010, Keith Richards se vantait dâavoir sniffĂ© de la cocaĂŻne mĂ©langĂ©e aux cendres de son pĂšre. ManiĂšre la plus trash dâafficher son souverain mĂ©pris envers la mort. Aujourdâhui, plus relatif et moins sacrilĂšge, ce sentiment dâinvincibilitĂ© quâexsude ce disque se traduit par une bravade tirĂ©e du single Sweet Sounds of Heaven, lâun des morceaux les plus convaincants du lot oĂč interviennent Stevie Wonder aux claviers et Lady Gaga au chant : âCrions, chantons, soyons fiers, laissons les vieux penser quâils sont encore jeunes.â Ce qui, par contraste, situe Hackney Diamonds aux antipodes du Blackstar de David Bowie et du You Want It Darker de Leonard Cohen, adieux poignants, sorties crĂ©pusculaires, unis lâun Ă lâautre par leur franchise Ă regarder cette garce de Grande Faucheuse dans le blanc des yeux. Sur Hackney Diamonds, nulle mĂ©lancolie, nulle trace de dĂ©pression sĂ©nile. Tout juste une brume de nostalgie sur Whole Wide World. Et surtout une distribution de bulletins de bonne santĂ© sous forme de chansons qui exultent, badinent, vocifĂšrent, tirent la langue, balancent, en veux-tu en voilĂ , des riffs comme au temps de leur splendeur. Ces Angry, Get Close, Mess it Up et autres Driving Me Too Hard aux assauts de guitares millĂ©simĂ©es dont ils semblent sâĂ©nivrer aujourdâhui comme dâun concentrĂ© dâadrĂ©nochrome, un Ă©lixir dâune tonitruante jouvence.
Sortie de route punk assez comique
Au fond, la saga des Rolling Stones, dans laquelle sniffer les cendres de papa ou se faire transfuser dans une clinique en Suisse ne relĂšvent que du folklorique, nâa jamais Ă©tĂ© autre chose quâune histoire de vampires se nourrissant hier du meilleur de la musique amĂ©ricaine et, aujourdâhui, dans un Ă©tourdissant numĂ©ro dâautophagie, de leur propre rĂ©pertoire. Car si Hackney Diamonds accroche lâoreille, ce que ne rĂ©ussissaient guĂšre les prĂ©cĂ©dents, câest beaucoup par le truchement de subtiles rĂ©miniscences qui sâefforcent de nous rapprocher au plus prĂšs de ces moments extatiques que procuraient les premiĂšres Ă©coutes de Sticky Fingers ou dâExile On Main Street.
Câest cette Ă©ternitĂ© sensorielle, ce rĂ©enchantement du passĂ© que tend Ă stimuler, parfois Ă la limite du lourdingue quand la production dâAndrew Watt Ă©crase par excĂšs de bonne volontĂ© (nâest pas Jimmy Miller qui veut), Depending On You, ballade orchestrĂ©e façon Winter de Goats Head Soup, ou Get Close, un speed dating rock avec un Elton John endiablĂ© au piano et des cuivres oĂč se reflĂšte le souvenir de cette section dâĂ©lite composĂ©e du trompettiste Jim Price et du saxophoniste Bobby Keys. Dreamy Skies, la chanson country de rigueur, sans approcher Faraway Eyes ou Dead Flowers, nous rappellent que si les Stones nâont jamais rien inventĂ©, ils ont en revanche souvent sublimĂ© tout ce quâils touchaient. Disco compris. Si Tell Me Straight, rengaine chantĂ©e, plutĂŽt bien, par Keith, entre dans un cahier des charges bien prĂ©cis, et dĂ©cidĂ©ment trĂšs seventies, Bite My Head Off est une sortie de route punk assez comique oĂč le Beatle Paul McCartney devient le bassiste des Rolling Stones. Ce morceau, qui affiche ses 150 BPM au compteur, Ă©voque en effet ces ruades familiĂšres aux Ramones ou Ă Clash. Soit un sacrĂ© pied de nez pour qui se souvient du premier single de Strummer & co et de son comminatoire âno Elvis, no Beatles or Rolling Stones in 1977â !
Quarante-six ans plus tard, Strummer est six pieds sous terre depuis longtemps et sur Sweet Sounds of Heaven, gospel blues de sept minutes, petit frĂšre du I Got The Blues de Sticky Fingers, Mick Jagger nâa peut-ĂȘtre jamais aussi chantĂ© puissamment. Que Lady Gaga, la plus grande voix amĂ©ricaine de ces vingt-cinq derniĂšres annĂ©es, vienne lui donner la rĂ©plique ne sert au fond quâĂ Ă©talonner une performance qui nous laisse quand mĂȘme un peu pantois. Ă se demander sâil existe pour la voix un Ă©quivalent au portrait de Dorian Gray.
Le vieillissement blacklistĂ© et la mort congĂ©diĂ©e â mĂȘme Charlie Watts revient Ă la vie sur Mess It Up et Live By The Sword â, sexe et aliĂ©nations amoureuses occupent lâessentiel de lâespace mental. De Depending On You Ă Driving Me Too Hard, câest lâĂ©ternelle chienlit des sentiments. Et la mĂȘme absence de tendresse. Le single Angry, pas le meilleur du lot, venant mĂȘme acter du retour de Jagger en mĂąle alpha du rock, quoique dans une posture dĂ©fensive inhabituelle. En deux mots, le voici Ă devoir affronter la colĂšre dâune femme sans en comprendre le motif, et pestant dâavoir Ă en subir les consĂ©quences : elle ne veut plus faire lâamour (bien quâil ait pris âla piluleâ, prĂ©cise-t-il pince-sans-rire). Mises dans la bouche dâun GĂ©rard Depardieu ou dâun Luis Rubiales (prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration Espagnole de Football contraint Ă la dĂ©mission aprĂšs une agression sexuelle), les paroles dâAngry confineraient au pathĂ©tique dĂ©ni dâun homme qui nâa toujours pas compris quâon avait changĂ© de monde.
Dans celle dâun Mick Jagger, câest autre chose. Ăa prolonge lâhistoire dâun homme qui en 60 ans de carriĂšre sâest montrĂ© particuliĂšrement avare en romantisme â Lady Jane Ă©tant plutĂŽt une parodie de chanson dâamour courtois â tout en injectant plus de rĂ©pugnante misogynie dans ses textes que quiconque, sans jamais sâexcuser, ni, dĂ©tail dâimportance, devoir rĂ©pondre publiquement du moindre abus. Ce qui nous dispense ici du fastidieux dĂ©bat âcomment sĂ©parer lâhomme de lâĆuvreâ. Mais oui, les femmes sont en droit dâĂȘtre colĂšre aprĂšs celui qui les a copieusement, obstinĂ©ment, cruellement, dĂ©nigrĂ©es, insultĂ©es, humiliĂ©es dans dâinnombrables chansons (Stupid Girl, Under My Thumb, BitchâŠ). Sâest plu Ă les trier entre âchaudassesâ (Hot Stuff, She Was HotâŠ) et frigides (Sheâs Cold ). Avant de les rĂ©ifier dĂ©finitivement sur Some Girls en recensant ses innombrables conquĂȘtes selon leurs nationalitĂ©s, leurs caprices, leurs races. Qui se souvient quâĂ la sortie de Black & Blue, en 1976, le groupe publiait dans la presse une publicitĂ© exhibant le visage tumĂ©fiĂ© dâune fille ?
Si Hackney Diamonds est leur Sticky Fingers du troisiĂšme millĂ©naire, comme certains le prĂ©tendent, alors Angry est leur nouveau Bitch. Chercher lâabsolution, trouver le salut leur reste Ă©tranger. Un Rolling Stone prĂ©fĂšrera toujours sa mauvaise rĂ©putation au pardon. Ne pas sâexcuser, jouir dâune totale impunitĂ© morale et faire la mĂȘme musique quâĂ lâĂ©poque oĂč ils Ă©taient des voyous, tout en allant dĂźner Ă Versailles avec les tĂȘtes couronnĂ©es, câest ça ĂȘtre un Rolling Stone en 2023. Ne pas abdiquer face au dĂ©clin, enregistrer un disque, leur meilleur depuis des lunes, mĂȘme si ce nâĂ©tait pas difficile, qui exulte la vie dans un monde puant la mort. Ainsi, Keith et Mick dans un formidable duo reprenant le Rolling Stone Blues de Muddy Waters, Ă lâorigine de leur nom, transforment ce qui sâapparentait Ă un Ă©pilogue en la cĂ©lĂ©bration du mouvement perpĂ©tuel que le titre induit. DâaprĂšs Jagger, Hackney Diamonds devrait mĂȘme ĂȘtre suivi dâun autre album dont la plupart des titres sont dĂ©jĂ composĂ©s. Quâun nouveau single des Beatles puisse paraĂźtre prochainement, avec la voix de John Lennon restituĂ©e via lâintelligence artificielle, est dâailleurs une bonne indication de ce qui risque de se tramer pour le futur. On a dĂ©jĂ droit Ă des concerts des Stones âen expĂ©rience immersionâ (celui de Hyde Park de 2013). Autant dire quâune fois la dĂ©pouille de Jagger cryogĂ©nisĂ©e et les derniĂšres cendres de Keith Richards fumĂ©es dans une pipe Ă crack, leurs hologrammes seront toujours lĂ pour nous jouer Jumpinâ Jack Flash et Midnight Rambler. Ăternels.