Sexe et relations - Le cercle des poètes disparus

Ça sent pas la fiabilité cette histoire quand même :no:

Mais courage tout de même, c’est jamais facile ces moments, même si pour le coup y a une certaine exaltation du moment qui permet de faire beaucoup basculer de choses.

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Justement, j’ai pas besoin de fiabilité, j’ai besoin d’incertitudes et de me sentir vivant. Je sais très bien que ça finira (très) mal, mais en attendant je ne me lève plus le matin en me disant que ma vie est terminée parce que j’ai tous les cheat code à 32 ans.

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Nope, droit du travail.

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Fair enough :obama6:

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Du coup, pote, famille ou hotel?

Pour l’instant chez ma mère, après on verra… J’ai une pote qui peut m’héberger dans le Lot et Garonne, et puis quand elle revient de Tunisie elle m’a dit aussi que si j’ai plus de chez moi…

Bref, une bonne vie de clodo comme ça me manquait !

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Dans 2 ans vous me retrouvez en Sibérie dans la cabane de Sylvain Tesson :no:

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Avec l’anus en chou-fleur?

Et ton taff ?

Pour l’instant télétravail, et après je peux me mettre en dispo plus ou moins quand je veux. Et l’argent ben… Sans pouvoir vivre comme un pacha, vu que toute la famille est crevée, ça peut aller pour quelques années de vie de clodo :sac:

Bon allez, on est demain, fais péter!

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Le mec il a pas encore divorcer, pas encore goûter son peché en cours qu’il est déjà sur un autre dossier :trump:

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Non. Quand on n’est pas un animal, on a des amies meufs sur qui on ne projette rien :no:

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On veut la dissert :want:

BON. Chose promise, chose dûe, voici donc ce que je vis en ce moment. Je sais que je trouverai le safe-space dont j’ai besoin, avec des mots réconfortants et aucunes vannes ni jugements sur cette affaire (MDR).

Commençons par le commencement : j’ai toujours été, du moins depuis le décès brutal de mon père en 2011, quelqu’un qui avait la bougeotte. Jamais plus de deux ans dans le même appartement, trois pays, sept villes. Globalement ça me convenait très bien et il était prévu que je retourne faire mon métier de « professeur de FLE » un peu partout dans le monde. Mais j’ai rencontré ma femme, en 2015, et j’ai décidé de rester en France. Dans le nord. A quelques kilomètres d’où elle vivait. J’ai trouvé un poste fixe en lycée, on a acheté une maison et on a pris des chats, bref, à part les enfants, j’ai la vie parfaitement rêvée de monsieur tout le monde.

Et comme le personnage éponyme de mon roman préféré, je me fais chier. Alors au début, j’ai essayé de trouver des choses pour palier à ça. On fait des travaux, on a agrandi le jardin, j’ai changé de voiture… Mais rien n’y fait. Je tourne en rond, je déprime et elle ne comprend pas que je puisse déprimer de cette situation. Bon, ça, c’est l’acte I.

Acte II. Début d’année, ma collègue, qui s’appelle ****** mais que nous appellerons Brigitte en hommage à Manu, arrive au lycée. Elle débarque de Lyon, ne connait personne et, du premier jour, le courant passe bien. Rien qui ne relève de l’attirance sexuelle ou physique, mais juste une symbiose dans notre façon de voir le métier et l’humour. Une blague qu’on a entre nous, c’est que je nie l’existence de son mariage comme de celle des chambres à gaz par exemple (Ethique et responsable, toujours, à jamais). On se perd de vue en novembre le temps de mon opération, et en janvier on se retrouve et je lui propose un projet pour l’an prochain. Elle est motivée, même si elle me dit que ça sera sa dernière année car elle doit épouser son mec justement cette année, un Tunisien qui habite au Danemark (kamoulox). Finalement, je lui dis que ça serait bien qu’on commence dès cette année, elle est motivée, on bosse ensemble et, plus les jours passent, plus on est complice et plus on commence à parler d’autre chose que des cours. Je la ramène chez elle, on mange ensemble, bref la bonne ambiance.

Et puis, acte III, on commence à s’échanger des regards assez longs en salle des profs, même quand on ne se parle pas. Je lui demande si je peux lui faire la bise pour « vivre un peu comme en 2019 », elle accepte en rougissant et on se touche le bras. (Donc Ghoul, pas de levrette pour l’instant, tu vois bien qu’on en est loin). On est plein de sous-entendu.

La semaine dernière, elle part se marier. Elle s’envole le mercredi au matin et rentre dimanche soir, pour un mariage sans sa famille ni ses amis, au Danemark, sans robe de mariée, sans cérémonie et surtout avec son mec qui part en Tunisie dès le dimanche « parce que c’était prévu ». En rentrant elle me dit « qu’elle appréhende un peu le fait d’être mariée » et quand je lui propose de travailler sur l’adultère avec notre classe de seconde (longue histoire) elle me dit que ça va être géniale. Le soir même, à 23h elle me dit qu’elle n’arrive pas à dormir car elle « pense à cette histoire d’adultère ». Je veux bien être nul en signaux mais là, quand même. Je lui dis que je l’appelle « Guillaume » devant ma femme car elle est jalouse, ça la fait rire. Et, hier, quand après l’avoir ramené chez elle alors qu’elle m’a pris le bras deux fois dans la voiture (je vous laisse imaginer la difficulté de conduire quand le levier de vitesse se trouve entre vos jambes) je lui envoie un message « En tout cas, je te trouve fascinante Guillaume », elle fait la morte. Une journée. Je lui envoie un message en lui demandant si je l’ai gênée, elle me dit « Un peu, je suis un homme marié… :wink: » et je suis perdu.

Depuis, ça avance. Tout est toujours dans l’ambiguité. On se drague par courrier interposé, je l’appelle « Mademoiselle de Chartres » (parce qu’elle vient de Chartres, oui, mais aussi parce que c’est comme ça que s’appelle la Princesse de Clèves, celle-là même qui se marie mais en aime un autre, la culture avant tout je vous ai dit).

Alors, au final, c’est quoi le problème ? Et ben le problème c’est que je pense que je suis amoureux. Je veux pas juste la ken (ça, encore, je saurais gérer mes pulsions). Mais là, j’ai perdu 8k en deux semaines, je pense à elle H24, j’attends ses messages comme un collégien et quand je la vois j’ai tout mon corps qui chauffe et je me sens vivant. En plus de ça, elle me dit qu’elle aime voyager, qu’elle aime laisser un espace de liberté à chacun… Et elle est tellement, mais tellement jolie. Elle part dix jours en Tunisie pour retrouver son mec qui s’est barré là-bas, mais avant son départ elle m’envoie encore un message pour me dire que « ça va passer vite ». Bref, c’est tendu.

Ne tenant pas cette situation, ne sachant pas faire semblant en retournant auprès de ma femme, je ne suis pas rentré hier. Je lui ai expliqué mon besoin de liberté (sans parler de Brigitte, ça ne sert à rien de la faire souffrir davantage pour ma crise existentielle et ça ne servirait qu’à soulager MON âme, pas la sienne).

Je suis dans la merde. Et quoi qu’il se passe ou pas, qu’elle me brise le cœur et mes espoirs ou que ça se concrétise (car on va pas se mentir, il y a une montagne d’obstacles avant que l’on puisse entrevoir un début de quelque chose de sérieux avec ma collègue), je devrais dans tous les cas, à plus ou moins court terme, mettre un terme à mon mariage. Et vendre la maison, et perdre beaucoup d’argent et de respect de plein de gens. L’argent encore, je m’en branle. Mais le reste, je sais que je vais avoir du mal à gérer.

Yelp.

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Ça a l’air compliqué dans la projection surtout, parce que tout ça a l’air très clair de l’extérieur hein.

Bien sûr que t’es à fond sur ta collègue, mais là le « soucis » c’est que si tu t’es permis inconsciemment de tomber amoureux, c’est parce que t’avais tellement envie de fuir ta situation planplan et que tu ne pouvais le faire physiquement que tu l’as fait sentimentalement.

Quand j’ai quitté la mère de mes deux enfants de 3 ans et demi et 6 mois il y a une dizaine d’années, j’ai pas fait le malin c’est sûr, j’avais 28 ans, j’étais avec elle depuis mes 19 ans, marié depuis 2 ans, j’avais tout arrêté, la musique, tout. J’en était à vouloir mettre des coups de volants contre le terre-plein central de l’autoroute quand j’allais bosser le matin avec le c3 picasso familial, a force de tomber amoureux de 6 autres meufs par an (je ne compare pas ça à ta situation hein, je ne minimise pas ta relation épistolaire qui est charmante à crever, j’adore ça).

Puis j’ai réussi à la quitter. C’était super dur, mais je l’aimais plus et j’avais besoin de respirer. Je l’ai quittée pour personne en particulier, je l’ai quitté pour moi. Et c’était vital pour moi.

Je pense que t’as effectivement déjà la réponse, que bien sûr que ça va être beaucoup de moments très, très gênants voire Cringe, mais ici le soucis c’est pas Brigitte hahaha, c’est ton besoin qui est devenu viscéral de respirer.
Perds de la thune, se sentir libre ça se chiffre pas, et le reste, ce qu’on va penser de toi, je suis pas sûr que c’est de ça qu’on bâtit le bonheur.

Brigitte ce sera un second temps, c’est un révélateur pour l’instant, la concrètement je te conseillerait de t’écouter toi.

Courage bro !

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Est-ce que j’ose te demander pourquoi tu t’es marié? De ce que tu nous dis, il me parait essentiel à ta vie de garder un côté imprévisible, à défaut de dire « instable ». Le mariage me semble à des années lumières de ce mode de vie. Autre question, encore plus importante, es-tu encore amoureux de ta femme?

Dans tous les cas, te voilà dans une situation de merde. La seule fois où j’ai eu quelque chose de similaire, c’est lorsque j’étais en couple avec mon ex et que je commençais à être pote avec ma copine actuelle (aussi en couple à l’époque). Mais j’avais 23-24 ans, pas marié… c’était bien plus facile de lui dire stop.

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Allez hop c’est signalé

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Ah oui j’ai oublié de dire que j’ai toujours pas divorcé, c’est vraiment long ces merdes :sac:
Et mon ex avec qui tout se passe très bien au niveau de la gestion des gosses fait traîner etc. Mais bref.

Inconsciemment, je pense que je me suis dit qu’en forçant ma nature j’allais aimer ça. Après tout, c’est un peu le modèle du bonheur que nous vend la société. Je me disais que les mecs dont je lisais les aventures dans leurs romans ou leurs mémoires étaient sans doute libres mais malheureux, que ça devait rester un fantasme. Mais je n’y arrive plus.

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