Adolescence (fin)
Allez je reviens un peu sur les trois autres épisodes.
L’épisode 2 à l’école est un peu en-dessous, mais il est intéressant. Si le portrait de l’école paraît un poil caricatural (ils ne regardent que des vidéos, les profs s’en foutent), ça ouvre la voie au mobile. L’ambiance très masculiniste, les fans de Tate, mais aussi le bizutage, les insultes incel qu’il subissait. Je trouve cela bien amené.
L’épisode 3 est encore meilleur que le premier je trouve. Un face à face entre Jamie et une psy chargée de l’évaluer. On nous fait passer par mille émotions. La complicité entre les deux personnages mais aussi des pics de colères, intenses, flippants. Le gimmick de la météo qui évolue en même temps est d’abord très cool, mais un peu redondant la troisième fois que la pluie arrive. Mais c’est un détail tant l’épisode est captivant et met mal à l’aise.
La psy met plus de temps que l’autre car elle n’arrive pas à trouver sa certitude mais dans cet échange, elle finira par trouver le déclic. Les pulsions de manipulations et de viols qu’il exprime à la fin également.
Apparemment chaque épisode est bien un seul plan séquence, il n’y a pas de triche. Et sur cet épisode c’est encore plus impressionnant. En terme d’acting, Erin Doherty et surtout Owen Cooper sont vraiment incroyables.
L’épisode 4 pourrait décevoir car il n’atteint pas la même intensité, pas de nouvelle révélation majeure, mais c’est une bonne conclusion, on est centré sur la famille de Jamie qui en subit les conséquences. Ça s’est déjà vu mais j’ai pas souvenir d’un focus aussi long sur la famille du coupable, et pas forcément sous cet angle. Je saurais pas dire exactement ce qui différencie mais on n’est pas dans la lamentation, la dépression totale. Ils essaient de continuer leur vie, tout en ayant cette culpabilité, ce drame en nuage au-dessus d’eux.
4 épisodes c’était parfait, et rien que pour le premier et le troisième épisode, c’est une des séries de l’année, une des meilleures de ces dernières années aussi.
Sur imdb, je tombe sur cet avis, je passe le contenu, le titre se suffit à lui-même

La force de la série est justement de jouer avec notre attente d’un twist, on s’attache au début à ce garçon, à cette famille, et on attend qu’il y ait bien un indice qui montre que ce n’est pas lui. C’est peut-être son pote qui a la même carrure, pourquoi pas. Mais non. C’est lui, il a clairement un problème de gestion de la colère, de haine, de manipulation. L’épisode 3 finit de nous convaincre, l’épisode 4 nous permet d’accepter cette conclusion. Jamie l’accepte et va plaider coupable, il est enfin prêt à admettre son geste. Le twist c’est ça. C’est qu’il n’y en a pas. Que Jamie est un gamin paumé, violent, potentiellement victime de la société, du mouvement masculiniste, mais c’est le coupable. Même si on ne le voulait pas au début.
« I’m sorry son, I should have done better »