Niveau calme, ça marchait bien sur des matchs à faible enjeu.
Mais sur des matchs chauds comme Iran-Portugal ou Nigéria-Argentine, on a vite vu l’arbitre se faire bousculer pour qu’il y ait appel à la VAR, et ça a sans doute contribué à l’erreur sur Iran-Portugal (heureusement pour les argentins, Cakir est plus expérimenté est n’est, lui, pas tombé dans le panneau).
Ensuite, il ne faut pas oublier la durée des interventions VAR, qui hachent le jeu. Même si je salue la retenue demandée par la FIFA pour minimiser cet inconvénient, on a certains cas où on perd 2-3 minutes, si on venait à élargir le cadre comme déjà revendiqué par pas mal de pro-vidéo on pourrait avoir des matchs extrêmement longs.
Je reprocherais aussi une explosion du nombre de pénaltys limite accordés car le ralenti supprime certaines nuances. Si je ne serais pas opposé à plus de sévérité dans le football (surtout au niveau des cartons), il faudrait veiller à ne pas devenir un sport où 20-30 % des matchs se jouent au nombre de pénos sifflés.
Je pense aussi que ça ne calmera pas le sentiment d’injustice.
En effet, il y a une différence fondamentale entre la VAR et l’arbitrage purement humain, c’est qu’avec l’arbitrage purement humain, le téléspectateur ne voit pas la même chose que l’arbitre, avec la VAR le rapport se rééquilibre (tout du moins avec l’arbitre VAR, lors du péno non-donné aux suédois, on a ici bien plus blâmé Turpin en cabine que le central, et à juste titre).
Et j’ai franchement peur que ça ne fasse que renforcer les procès médiatiques faits aux arbitres à la moindre interprétation qui ne plait pas.
Après, c’est plus personnel, mais l’immédiateté de l’émotion dans le football est une chose qu’on ne trouve pas vraiment dans d’autres sports, et si on doit se contenir à chaque but en espérant que la VAR n’aille pas choper une faute 30 secondes avant ou un hors-jeu de 4 millimètres, ça risque de tuer l’intensité unique des passions dans le football.
Sur cette coupe du Monde, la VAR a plus été utilisée pour des pénos que pour des buts, ce qui fait qu’on ne l’a pas trop subi pour le moment, mais je n’oublie pas les autres expérimentations.